Troubles bipolaires : intégrer les proches à la prise en charge

15 juin 2012

Les maladies de l’esprit sont une épreuve lourde pour l’entourage. C’est le cas par exemple, avec les troubles bipolaires. Les frères et sœurs du patient, ses parents vivent dans l’incompréhension. Sylvie a 50 ans. Elle a un fils de 20 ans qui est bipolaire. « C’est à la suite d’une tentative de suicide que le trouble bipolaire de mon fils a été diagnostiqué. Il avait alors 17 ans », explique Sylvie. «Auparavant, nous vivions une situation très compliquée. Nous devions faire face à des épisodes de violence, et nous étions plongés dans une incompréhension totale ».

Voilà pourquoi le diagnostic en quelque sorte, a soulagé cette famille. Sylvie a du mettre son activité professionnelle entre parenthèses. Le diagnostic a certes été libérateur mais également très pesant. « Le fait, avec mon mari de voir notre enfant souffrir et de savoir que nous sommes impuissants, c’est difficilement supportable ». Pourtant, cette maman, bousculée, inquiète en permanence, a eu la chance de pouvoir s’appuyer sur une association. Avec son mari, ils ont pu ainsi, mieux comprendre la maladie de leur fils. Mais aussi partager son vécu, et le confronter à celui d’autres familles.

La vie n’en reste pas moins angoissante. La famille doit faire face aux excès de son fils : tabac, drogue, alcool, violence… Malgré une prise en charge à la fois médicamenteuse et psychologique, il reste vulnérable. Et les tensions, l’inquiétude resurgissent. « « Les variations d’humeur, le fait que d’un coup il soit en phase hypomaniaque ou en dépression, sont extrêmement difficiles à gérer. C’est une pression permanente ». En dépit d’innombrables difficultés au quotidien, Sylvie et son mari s’estiment privilégiés par rapport à d’autres parents. « « C’est notre situation, mais il y a beaucoup de familles démunies parce qu’elles n’ont pas accès à l’information, ou parce que certains psychiatres n’admettent pas la communication avec la famille. Or l’une des clefs du problème, c’est justement de pouvoir intégrer les proches dans la prise en charge. Trop de familles sont isolées, et en rupture de relation avec leurs enfants. »

Aujourd’hui, Sylvie qui réside dans la région Midi-Pyrénées, est pleinement investie dans l’association Bipoles31 (www.bipoles31.free.fr). Elle s’y consacre à l’aide et au soutien des personnes atteintes de troubles bipolaires, et de leurs proches. Pour davantage d’informations, vous pouvez également contacter l’association ARGOS2001 à http://argos2001.fr

  • Source : Interview de Sylvie B., 22 mai 2012

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