Tuberculose : la piste génétique

22 août 2012

Alors que le quart de la population humaine est contaminée par Mycobacterium tuberculosis – la bactérie responsable de la tuberculose – seuls 10% de ces sujets développeront effectivement la maladie sous sa forme clinique. Pourquoi une telle différence, et quels sont les mécanismes qui protègent 90% des personnes contaminées ?

Une équipe française en collaboration avec des chercheurs de l’Université Rockefeller de New York, s’est penchée sur cette question. Après avoir découvert en 2010 la protéine ISG15, les auteurs mettent en lumière aujourd’hui, son mode d’action. Leurs conclusions sont publiées dans le magazine Science.

Depuis plus d’un siècle, les scientifiques savent que « de vrais jumeaux, qui partagent un matériel génétique et un environnement identiques, ont plus de risques de développer tous les deux la tuberculose que de faux jumeaux vivant dans un même environnement ». D’où le soupçon qui pèse depuis longtemps, sur la génétique en tant que facteur favorisant.

L’équipe du Dr Jean-Laurent Casanova s’est donc intéressée à cette hypothèse. En 2010, après séquençage du génome – c’est-à-dire l’analyse détaillée de l’ADN – de trois enfants souffrant d’infections mycobactériennes, les scientifiques ont découvert deux mutations du gène ISG15.

Une protéine protectrice

Selon les auteurs, ces résultats prouveraient qu’en raison de cette mutation génétique, l’absence de la protéine ISG15 – issue du gène du même nom- priverait les sujets de protection face à l’infection. Ils sont allés encore plus loin, en mettant à jour le mécanisme d’action de cette protéine.

ISG15 en effet, permettrait « la production d’interféron gamma, un messager du système immunitaire dont le rôle dans la lutte contre les mycobactéries a déjà été démontré ». Une découverte qui ouvrirait bien des perspectives, tant médicales que scientifiques.

  • Source : Science – 2 août 2012

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