Tuberculose : lancement d’une campagne de dépistage en Seine-Saint-Denis

22 septembre 2011

Après que 22 cas de tuberculose aient été déclarés en seulement quelques semaines, l’ARS Ile-de-France annonce le lancement d’une campagne de dépistage de la tuberculose dans le quartier du Chêne Pointu, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Entre 5 000 et 6 000 personnes sont concernées par cette opération, qui se déroulera entre le 28 septembre et le 14 octobre. « Une telle campagne est exceptionnelle en France », selon les spécialistes.

L’Agence régionale de la Santé (ARS) précise que ce dépistage sera bien sûr gratuit, et « mené sur la base du volontariat ». Il s’effectuera par radiographie dans un camion qui stationnera à proximité du gymnase Paul Vaillant-Couturier, à Clichy-sous-Bois. Il concernera aussi bien les enfants que les adultes.

La situation révélée depuis quelques jours doit-elle surprendre ? Il est notoire depuis plusieurs années, que l’Ile-de-France figure au premier rang des régions concernées par la lutte anti-tuberculeuse. Avec une incidence de 17,8 cas de tuberculose pour 100 000 habitants, la région regroupait par exemple, 38% des 5 558 cas déclarés en 2007. Conséquence de cet état de choses, un programme spécifique de lutte antituberculeuse a été mis en place dans cette région dès 2009.

Rappelons que la tuberculose est provoquée par le bacille tuberculeux (Mycobacterium tuberculosis). Elle touche les poumons et se transmet par la propagation de gouttelettes de sécrétions bronchiques lors de la prise parole, d’accès de toux ou d’éternuements.

La vaccination n’est plus obligatoire depuis juillet 2007

Chez une personne en bonne santé, l’infection est souvent asymptomatique car le système immunitaire « emprisonne » en quelque sorte le bacille. Lorsqu’elle se déclare, la tuberculose pulmonaire se manifeste par une toux, parfois productive ou sanglante, des douleurs thoraciques, une asthénie, une perte de poids et des sueurs nocturnes. La maladie est traitée par la prise d’antibiotiques au long cours, pendant six mois.

Après avoir été obligatoire jusqu’en juillet 2007, la vaccination par le BCG n’est plus systématiquement pratiquée. Elle est en revanche fortement recommandée en France, notamment chez les enfants considérés comme « à risque élevé ». C’est le cas de des enfants « résidant en Ile-de-France ou en Guyane », comme il est encore précisé dans le calendrier vaccinal 2011.

Egalement appelée maladie de la pauvreté, la tuberculose était encore un problème de santé publique majeur en France, il y a 50 ans. Comme le soulignait en 2009 le Dr Leopold Blanc, coordonnateur du Programme StopTB de l’OMS, elle est loin « d’avoir disparu. La situation française est liée à celle d’autres pays, surtout africains. La réponse doit donc être nationale, mais également mondiale ».

L’enjeu est d’importance. La tuberculose est aussi considérée comme une « porte d’entrée dans le SIDA », comme le soulignait Florance Lot (Institut de Veille sanitaire) dans une étude publiée dès 2009

  • Source : ARS Ile-de-France, 21 septembre 2011 – OMS, Plan mondial Halte à la tuberculose 2011-2015 - BEH, 24 mars 2009

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