Un médicament pour booster le système immunitaire ?

24 janvier 2012

Une équipe INSERM vient de mettre au jour un nouveau moyen de stimuler l’immunité… de la souris pour le moment. Celui-ci reposerait sur le recours à un gène qui, une fois muté, augmenterait l’activité des cellules Natural Killer (NK). Peut-on espérer à partir de là, développer une arme nouvelle contre les tumeurs et certaines infections virales ? Les auteurs en tout cas, paraissent optimistes.

Notre organisme est constamment attaqué par une multitude de bactéries et de virus. Pour se défendre, il recourt à différents types de cellules immunitaires. Les plus connues sont les lymphocytes B et T. « Les cellules NK font partie de cette première ligne de défense de l’organisme », explique l’INSERM. « Elles sont capables de tuer sélectivement les cellules tumorales, ou (des cellules) infectées par des microbes (bactéries et/ou virus, n.d.l.r.), tout en sécrétant des messagers chimiques. Ces derniers que l’on appelle des cytokines, stimulent et orientent la réponse des lymphocytes B et T. »

Bientôt des études chez l’homme ?

Les scientifiques sont parvenus à mettre en évidence un gène dont l’inactivation augmente la fonction des cellules NK. Ils ont ensuite testé le potentiel thérapeutique de leur découverte. En bloquant le récepteur du gène en question à l’aide d’un anticorps monoclonal, ils sont parvenus – chez la souris donc – à rendre les cellules NK « beaucoup plus efficaces ».

« Désormais notre objectif est d’explorer les mécanismes biologiques et de travailler en collaboration avec l’industrie pharmaceutique et le milieu hospitalier pour évaluer l’efficacité de ce nouveau type de traitement », explique Eric Vivier, du Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy (INSERM/CNRS/Université Aix Marseille). Les premiers essais pourraient concerner des malades ayant subi une greffe de moelle ou une chimiothérapie anticancéreuse. A suivre.

Aller plus loin : Regardez l’interview d’Eric Vivier.

Légende: Alors que les souris normales meurent toutes en moins de 8 jours suite à l’infection par un virus (le cytomegalovirus), toutes les souris mutantes sont résistantes à la même infection. Avec l’aimable autorisation de la revue Science.

  • Source : INSERM, Science, 19 janvier 2012

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