Un test d’effort ? Pour quoi faire ?

14 avril 2010

Emmanuel, 42 ans, prépare le marathon de Nantes. A l’approche de la compétition, son médecin traitant lui a prescrit un test d’effort. L’objectif : s’assurer de sa bonne condition physique avant le jour J.

Rendez-vous est pris pour cela, à l’Institut régional de Médecine du Sport de Nantes, un des centres agréés pour ce type d’examens. Pratiqué sous étroite surveillance, le test d’effort est un examen préventif complet, réalisé à la demande du médecin traitant ou du cardiologue. Il permet d’analyser le comportement du cœur et du système respiratoire en cas d’effort intense.

Le jour du test, Emmanuel est reçu par le Dr Marie-Carole Paruit, médecin du sport au CHU de Nantes. Il est alors soumis à un interrogatoire approfondi : « combien de fois courez-vous chaque semaine ? », « en endurance, à quelle vitesse tournez vous en moyenne ? », ou encore « courez-vous avec un cardio-fréquencemètre ? ». Ces questions permettent au médecin de définir son « profil ». Son état de forme actuel ? Il le note à 8 sur 10, un bon résultat. Antécédents familiaux, facteurs de risques cardiovasculaires, surcharge pondérale, tabac… rien n’est laissé au hasard. « Cette phase préalable est essentielle et les réponses peuvent être une bonne indication des résultats que nous obtiendrons à l’examen », souligne le Dr Paruit.

Dans quelles indications pratiquer un test d’effort ? Des signes fonctionnels observés pendant ou après un effort, peuvent en justifier la demande : malaise, palpitations – sensations inhabituelles ou pincements dans la poitrine, gêne respiratoire ou douleurs thoraciques. Il est également recommandé aux seniors qui souhaitent reprendre une activité physique et aux sportifs qui se préparent à une épreuve intense. Chez les sportifs de haut niveau, cet examen est obligatoire au moins une fois tous les 4 ans. Le test coûte 76,80 euros et s’il est prescrit par un médecin, il est pris en charge par l’Assurance-maladie.

Si Emmanuel a déjà couru 10 marathons, c’est la première fois qu’il réalise un tel examen, pourtant indispensable pour déceler certains problèmes cardiaques, indétectables autrement. Or souligne Marie-Carole Paruit, « nous détectons en moyenne une pathologie chez 40% des patients qui nous sont adressés ».

L’équipe, composée du médecin assisté d’une infirmière et d’une technicienne, procède à quelques examens préliminaires : calcul du pourcentage de masse grasse, mesure des plis cutanés. Le médecin écoute le cœur, recherche d’éventuelles douleurs musculaires, tendineuses… Au repos et allongé, le patient est soumis à un électrocardiogramme et une prise de tension. Le test peut alors commencer.

Comme pour un électrocardiogramme d’effort, des électrodes reliées à un ordinateur ont été collées sur le torse du patient. Celui-ci porte un masque qui permet de mesurer les débits inspirés et expirés. L’exercice se déroule généralement sur un tapis de course – c’est le cas aujourd’hui – ou sur un vélo voire un ergomètre pour les sports qui sollicitent les bras. Le test permet de mesurer la fréquence cardiaque maximale (FC max), ainsi que la consommation d’oxygène et le rejet d’acide carbonique.

Emmanuel qui est en excellente condition physique, commence par 6 minutes d’échauffement à 9km/h. Il prend ensuite un rythme de croisière à 11km/h. Toutes les 3 minutes, la puissance à fournir est augmentée. Entre chaque palier il s’arrête une minute, le temps de prendre sa tension et de prélever une goutte de sang ou sera mesuré le niveau d’acide lactique. Cette dernière mesure permet de mesurer les capacités de récupération du sportif. Tout au long de l’exercice, l’équipe a les yeux rivés sur les écrans et vérifie la fréquence cardiaque. Le test se poursuit jusqu’à ce qu’il soit « dans le rouge » : lorsque son corps ne parvient plus à recycler l’acide lactique, le coureur a atteint son « seuil d’anaérobie ».

Emmanuel aura couru jusqu’à 17km/h et l’examen aura duré moins de 20 minutes. Mais ce n’est pas terminé. Compte tenu de son intensité, le test d’effort doit être suivi d’une période de repos d’une heure au moins.

  • Source : CHU de Nantes, Institut régional de Médecine du Sport, 2 avril 2010.

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