Une prise de sang pour diagnostiquer un cancer

03 juillet 2012

Sera-t-on capable demain, de diagnostiquer un cancer grâce à un simple prélèvement sanguin ? Cette perspective ne semble plus si lointaine. Une équipe INSERM de l’Institut Curie (Paris), a mis au jour une piste qui semble prometteuse : l’ADN des tumeurs. Repéré dans le sang du malade, il permettrait de détecter précocement la survenue d’un cancer, voire sa récidive.

L’équipe d’Olivier Lantz et Marc-Henri Stern a mis au point une technique permettant de détecter la présence d’ADN tumoral au niveau sanguin. Celle-ci révèlerait l’existence d’une tumeur ou de métastases. Pour valider leur technique, les chercheurs ont effectué de simples prélèvements sanguins chez 21 patients atteints d’un mélanome de l’œil métastatique. Résultat : de l’ADN tumoral a été détecté chez 20 d’entre eux.

De plus, la quantité d’ADN reflèterait la taille de la tumeur. L’expérience a montré que celle-ci « était proportionnelle à la masse tumorale évaluée par le biais d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) », précise Marc-Henri Stern. « Nous avons ainsi établi la preuve que cette méthode de détection était parfaitement adaptée au repérage d’un foyer tumoral, à partir d’une simple prise de sang », ajoute Olivier Lantz.

Une méthode applicable à tous les cancers ?

Facile à mettre en œuvre et peu coûteuse, cette technique pourrait théoriquement s’appliquer à tous les cancers. A condition bien sûr que des mutations spécifiques aient d’abord été identifiées. En effet, pour traquer l’ADN tumoral, il est impératif de connaître les altérations génétiques caractéristiques de la tumeur primitive.

Dans le cas du mélanome de l’œil, des thérapies ciblées sont en cours de développement. La recherche de l’ADN tumoral pourrait permettre de repérer très tôt une récidive de petite taille. Un espoir important pour les patients. Le mélanome de l’œil est le plus fréquent des cancers oculaires chez l’adulte avec 500 à 600 cas diagnostiqués chaque année en France. Les traitements reposent essentiellement sur la chirurgie, la protonthérapie et la curiethérapie.

  • Source : Institut Curie, INSERM, 19 juin 2012

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