Une simple goutte de sang ou d’urine pour détecter un cancer ?

20 mai 2011

« Dans un avenir proche, il sera peut-être possible de détecter un cancer par une simple analyse de sang ou d’urine » rapportent aujourd’hui des biologistes du CNRS, de l’INSERM et des Universités Paris Descartes et de Strasbourg. Ces derniers ont en effet mis au point une technique capable de déceler d’infimes traces d’ADN tumoral dans les fluides biologiques de patients atteints d’un cancer.

La méthode consiste à réaliser des analyses moléculaires ultra-sensibles dans des gouttelettes microscopiques. « Lorsque les cellules tumorales meurent, elles déversent leur contenu dans le milieu extra-cellulaire. Ce contenu, en particulier l’ADN des cellules, se retrouve ensuite dans les liquides biologiques du patient : le sang, la lymphe, l’urine… » explique-t-on à l’INSERM. « Comme le développement de la plupart des cancers fait intervenir des facteurs génétiques, une simple analyse de sang ou d’urine pourrait en théorie révéler la présence d’ADN tumoral et donc d’un cancer. Et ce, dès la mort des premières cellules cancéreuses, donc à un stade très précoce. »

Testée avec succès sur des gènes impliqués dans différents cancers dont celui du côlon ou la leucémie, cette technique a « le potentiel pour devenir une aide majeure pour les oncologues dans l’établissement du diagnostic comme dans l’élaboration du traitement ». Une étude clinique est d’ores et déjà envisagée pour évaluer cette méthode.

« Si elle réussit, les médecins disposeront d’une ”arme anticancer” efficace, non seulement pour détecter la présence de tumeurs mais également pour proposer des traitements » conclut-on à l’INSERM. « L’agressivité du cancer, sa sensibilité aux traitements existants et son risque de récidive après un traitement local : toutes ces informations sont en partie écrites dans l’ADN tumoral. En les lisant avec la technique des micro-goutelettes, l’oncologue pourrait bénéficier d’un outil d’aide au diagnostic efficace, pour prévoir l’évolution de la maladie comme pour élaborer une stratégie thérapeutique ».

  • Source : INSERM, 20 mai 2011

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