VIH-SIDA : les antirétroviraux en prévention, ça marche !

13 mai 2011

L’espoir placé dans le recours à l’administration préventive des antirétroviraux serait-il en passe de devenir une réalité ? L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’ONUSIDA révèlent une étude très prometteuse, selon laquelle ce type de traitement administré à titre préventif, éviterait la transmission du VIH chez 96% des patients. En tout cas, « chez les couples où l’une des deux personnes seulement est séropositive », c’est-à-dire des couples sérodiscordants.

L’essai en question – nom de code HPTN 052 – a été conduit par les Instituts nationaux de la santé (NIH) des Etats-Unis, auprès de plus de 1700 de ces couples. Tous étaient originaires d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Etats-Unis.

Les résultats ont été spectaculaires. Ils montrent que « si la personne séropositive du couple adhère à la posologie du traitement antirétroviral, le risque de transmission du virus à son partenaire sexuel non infecté peut être réduit de 96 % », indiquent l’OMS et l’ONUSIDA. Pour Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, « cette percée scientifique change considérablement la donne et assurera l’avancement de la révolution de la prévention. Elle place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires ».

Directeur de l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS), le Pr Jean-François Delfraissy est du même avis. « Il s’agit d’un résultat de recherche très important. Ses implications en santé publique seront discutées par l’OMS en juillet prochain » ».

Toujours le préservatif

Seuls ont été engagés dans cet essai, des séropositifs dont le compte de CD4 se situait entre 350 et 550. Selon les dernières directives de l’OMS, cela signifie qu’ils n’étaient (en principe) pas encore éligibles au traitement. La réduction de la transmission du VIH par voie sexuelle a été si importante que l’essai a été arrêté entre 3 et 4 ans plus tôt que prévu.

Rappelons toutefois que selon les estimations actuelles, seule la moitié des 33 millions de patients vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. Pour l’OMS et l’ONUSIDA, « l’augmentation du recours au dépistage anti-VIH aurait un impact important sur la riposte au SIDA. En particulier s’il s’accompagnait d’un accroissement du nombre des personnes ayant accès aux traitements par suite de cette découverte scientifique ».

Un dernier point : les bons résultats du traitement antirétroviral préventif ne signifient pas pour autant qu’il faille délaisser le préservatif. Bien au contraire. L’OMS et l’ONUSIDA rappellent qu’il « doit être utilisé en combinaison avec d’autres options de prévention anti-VIH », comme le préservatif. Ou plus exactement les préservatifs, masculin et féminin. Ces derniers protègent en effet de l’infection à VIH, mais aussi de toutes les autres infections sexuellement transmissibles.

  • Source : OMS/ONUSIDA, 12 mai 2011 - ANRS, 12 mai 2011

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