Vaccin grippal A (H1N1) : les producteurs dans le sprint final

07 août 2009

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a laissé entendre hier, que les premiers lots de vaccins contre la grippe A (H1N1) seraient probablement disponibles pour le courant du mois de septembre 2009. Une déclaration très attendue, compte-tenu de la situation épidémiologique mondiale.

Quatre producteurs sont sur la ligne de départ : l’Américain Baxter, le Britannique GlaxoSmithKline (GSK), le Français Sanofi pasteur et le Suisse Novartis (ex-Chiron).

Baxter. Son candidat-vaccin, le Celvapan®, est en fait une version adaptée du vaccin pré-pandémique initialement mis au point contre le virus aviaire A (H5N1). Ce prototype disposait déjà d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) accordée par l’Agence européenne pour l’Evaluation des Médicaments (EMEA). « Il a juste fallu remplacer la souche H5N1 par H1N1 » nous a précisé Vincent Vanwijnsberghe, un des responsables de la communication. Le gain de temps est évident. « Ce procédé permet une autorisation accélérée du vaccin pandémique, sans déposer une nouvelle demande d’AMM ».

Toujours dans le but de raccourcir les délais de production, Baxter recourt à la culture cellulaire, alors que les autres producteurs utilisent des œufs embryonnés de poules pour cultiver le virus. « Cette technique de culture sur cellule Vero –il s’agit d’un procédé breveté qui utilise des cellules de rein de singe vert africain – permet de travailler sur des souches virales entières » poursuit Vincent Vanwijnsberghe. Aucun besoin de les transformer. « Cette technologie permet de multiplier en laboratoire la souche virale A (H1N1), sans ajout de sérum animal. Le rendement de production est ainsi plus élevé ».

Résultat, « plusieurs lots industriels du Celvapan peuvent aujourd’hui être commercialisés. Nous avons déjà passé des accords avec le Royaume-Uni, l’Irlande et la Nouvelle Zélande ». Deux autres Etats – que le représentant de Baxter refuse de nommer « car ils n’ont pas encore communiqué sur le sujet », auraient en outre passé commande de ce vaccin.

GlaxoSmithKline. GSK dispose aussi d’un vaccin pré-pandémique : le prepandrix®. Il a lui aussi été développé contre le virus aviaire A (H5N1) et bénéficie déjà d’une AMM depuis l’an dernier. Il s’agit d’un vaccin grippal avec adjuvant. Le laboratoire a commencé la production, après avoir remplacé la souche A (H5N1) par A (H1N1). Exactement comme son concurrent américain.

Sanofi pasteur. Contrairement aux autres fabricants, Sanofi pasteur ne joue pas la carte du vaccin pré-pandémique prêt à l’emploi. Dans une interview à Destination Santé le 6 juin 2008 déjà, ses représentants affirmaient « ne pas y croire. (…) C’est en réduisant la durée de production des vaccins que nous gagnerons la bataille contre une pandémie grippale », assurait alors le Dr Albert Garcia, alors porte-parole du pôle « Préparation pandémique » de Sanofi Aventis.

Il s’agit là d’une véritable différence d’approche. A tel point que le leader mondial suit, seul, la voie d’un vaccin pandémique monovalent sans adjuvant.

« Les essais cliniques ont débuté hier aux Etats-Unis. Ils portent sur près de 2 000 personnes » précise le directeur de la Communication, Benoit Rungeard. Parallèlement, le laboratoire annonce le dépôt « d’un complément de dossier d’enregistrement –qui se rapporte à l’évaluation de son vaccin, n.d.l.r.- auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. » Une fois le feu vert accordé, les choses pourraient aller très vite. « Si tout va bien, nous serons prêts pour l’automne » assure Benoit Rungeard.

  • Source : interviews de Vincent Vanwijnsberghe, Responsable de la Communication de Baxter World Trade (Benelux), 6 et 7 août 2009 ; interview de Benoit Rungeard, Directeur de la Communication Sanofi Pasteur, 6 août 2009 ; Laboratoire GlaxoSmithKline, 6 août 2009

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